Trois femmes et un homme parés de grandes chevelures (parfois tressées) exécutent des rituels chacun.e à leur tour ou ensemble. Illes passent d’un espace scénique à l’autre exécutant des rituels comme on ferait une promenade. Illes s’élancent dans des danses inspirées de l’écriture chorégraphique de Bronislava Nijinska, de l’art de la farandole et illes inventent des cérémonies. Illes parlent d’écoféminisme, de racines, d’arbres fruitiers et de croyances dans la symbolique des tresses et des cheveux, en lien avec l’énergie qui relie l’être humain au cosmos. Illes chantent a capella une partition réécrite à 4 voix en utilisant des rythmes et des voix polyphoniques ; parfois illes reprennent une chanson triste de Nick Drake.

Fruit tree, fruit tree
No one knows you but the rain and the air. (Nick Drake)

Après le diptyque Lost in Ballets russes (2018) et IDA don’t cry me love (2019), Fruit Tree est le troisième projet personnel de Lara Barsacq.

La première de Fruit Tree a eu lieu à Bruxelles, les 15 et 16 octobre 2021, dans le cadre de la Biennale de Charleroi danse.

Lara Barsacq prépare actuellement - La Grande Nymphe (création 2023) - dont la première aura lieu en mai 2023 à Bruxelles.

Fruit Tree - Un projet de Lara Barsacq (70', 2021)

Création et interprétation : Marta Capaccioli, Marion Sage, Carlos Garbin, Sue-Yeon Youn

Conseils artistiques : Gaël Santisteva

Scénographie et costumes : Sofie Durnez

Création lumières : Kurt Lefevre

Son : Benoit Pelé

Accompagnement vocal : Jean-Baptiste Veyret-Logerias

Musiques : Nick Drake, Igor Stravinsky

Musique originale : Gaël Santisteva, Carlos Garbin avec les interprètes

Régie générale : Emma Laroche

Administration & production : Myriam Chekhemani

Communication & diffusion : Quentin Legrand - Rue Branly

Production : Gilbert & Stock

Coproduction : Charleroi danse - Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Les Brigittines, Théâtre de Liège (BE), Centre Chorégraphique National d'Orléans, Atelier de Paris / CDCN, La Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine Bordeaux • La Rochelle (FR)

Résidences de création : Charleroi Danse, Grand Studio, La Bellone, Arts Center Buda (BE), POLE-SUD, CDCN Strasbourg, CCN/Ballet de l'Opéra national du Rhin, Strasbourg, Centre Chorégraphique National d'Orléans (FR)

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles — Service de la danse, Wallonie-Bruxelles International, Grand Studio et le Réseau Grand Luxe

Lara Barsacq est accueillie en compagnonnage au Théâtre de Liège (2024-2028) et en résidence à la Cité musicale-Metz (2024-2026)

Photos © Stanislav Dobak

L’écoféminisme est-il soluble dans l’histoire de la danse ? Une pièce d’Anne Teresa de Keersmaeker peut-elle résonner avec Bronislava Nijinska ? On devine que la réponse est affirmative, car si Fruit Tree il y a, c’est que Lara Barsacq a su entremêler de manière fructueuse deux branches apparemment contradictoires de l’arbre généalogique de la danse, à savoir Noces de Nijinska et l’univers de la fondatrice de la compagnie Rosas. (…) L’écoféminisme radical de Fruit Tree fait fleurir un langage chorégraphique libre, fécond et solidement enraciné.
Thomas Hahn, Danser Canal historique, 11.12.21

Dans Fruit Tree, nous voulons que le corps des femmes soit libre et émancipé de toute pression sociale et patriarcale.
Entretien avec Amélie Blaustein Niddam, Toute la Culture, 08.11.21

Lara Barsacq rend hommage à (Bronislava) Nijinska avec Fruit Tree. Une pièce tout en douceur qui apporte sa pierre à l’édifice de réhabilitation du travail des femmes dans l’histoire de l’art. (…) Les quatre danseuses et danseurs sur le plateau réactivent un de ses chefs-d'œuvre : Les Noces, ballet de 1923, à la modernité saisissante. Ils déplient avec ardeur cette danse, en faisant jaillir sa dimension solennelle et sacrée, avec une expressivité quasi mélodramatique (…). Ces moments de danse intense sont ponctués de passages plus calmes où, assis en cercle, ils parlent et jouent de la guitare. Avec douceur et fluidité, la musique se déplie comme dans une courbe, marquant un beau contraste avec la ferveur des passages dansés exaltés, exécutés sur la musique survoltée de Stravinsky. Enfin, chacun leur tour, les danseuses et danseurs citent les noms de femmes importante de leur entourage : une autre manière, tout aussi sensible que l’incarnation des danses de Nijinska, de réhabiliter les femmes et le féminin dans notre histoire.
Belinda Mathieu, Mouvement, 27.10.21

À nouveau inspirée par les Ballets russes du début du XXe siècle, la chorégraphe et danseuse (ici hors plateau) s’inspire cette fois de la figure de Bronislava Nijinska et du ballet Les Noces d’Igor Stravinsky pour installer un de ces univers mididactiques mi-poétiques dont elle a le secret. (…) De reproduction du ballet originel en extrapolation de ses codes et thématiques, Fruit Tree célèbre le vivant, ose les clichés et les déjoue tout à la fois. Le tout dans une joie sincère, une sensualité teintée de mélancolie et ponctuée d’humour, articulé avec un sens aigu de la composition.
Marie Baudet, La Libre, 18.10.21

Lara Barsacq poursuit sa mise en lumière de certains pans de l’histoire et de personnalités éclipsées. (...) Pour son nouveau spectacle Fruit Tree, la chorégraphe s’est penchée sur une autre femme liée aux Ballets russes : Bronislava Nijinska. (...) Inspirée, notamment, par des ouvrages sur l’écoféminisme, Lara Barsacq livre sa propre version des Noces, avec quatre interprètes. « Cette fois, je ne suis pas sur scène, mais on y retrouve un état d’esprit, ma manière d’être. Une sorte de nonchalance, en passant d’une chose à l’autre, en étant à l’aise autant dans la danse que dans la prise de parole et le chant, dans une forme de prise de liberté. »
Estelle Spoto, Le Vif, 13.10.21