IDA don't cry me love, 2019
A l’origine, il y a Ida Rubinstein, danseuse légendaire des Ballets russes, muse de Serge Diaghilev, qui créa la sensation à Paris au début du XXème siècle par son charisme, sa beauté et sa présence sulfureuse. Dans Salomé d’Oscar Wilde, la danseuse y effeuillait son costume et se dénudait. Triomphe et renommée immédiats. Par cet acte provocant et libérateur, Ida Rubinstein entre dans l’histoire de la danse, de la performance et du féminisme.
Un siècle plus tard, Lara Barsacq va à la rencontre de la muse qui constitue pour elle une source intacte d’inspiration et s’entoure de deux autres danseuses. Sur scène, les trois artistes célèbrent et chantent la mémoire, la gloire, l’absence d’Ida. A sa façon bien à elle, mêlant l’historique et le trivial, le grandiose et l’absurde, les souvenirs personnels et les archives, Lara Barsacq compose une ode à la liberté et aux figures tutélaires qui insufflent énergie et audace. Un hymne à la poésie et à la danse comme invention de soi.
Après le solo autobiographique Lost in Ballets russes (2018), IDA don’t cry me love est le deuxième projet personnel de Lara Barsacq. La première a eu lieu le 18 octobre 2019 à La Raffinerie (Bruxelles) dans le cadre de la Biennale de Charleroi Danse.
IDA don’t cry me love a été nominé aux Prix Maeterlinck de la Critique (BE), dans la catégorie du Meilleur spectacle de danse de la saison 2019-2020.
Lara a ensuite créé, Fruit Tree, en octobre 2021, dans le cadre de la Biennale de Charleroi Danse. Son quatrième projet, La Grande Nymphe, sera créé en mai 2023 à Charleroi danse.
IDA don’t cry me love - un projet de Lara Barsacq (65’, 2019)
Création et interprétation : Lara Barsacq, Marta Capaccioli, Elisa Yvelin/Marion Sage
Conseils artistiques : Gaël Santisteva
Scénographie et costumes : Sofie Durnez
Assistant accessoires : Ben Berkmoes
Lumières : Kurt Lefevre
Musiques : Nicolai Tcherepnin, Claude Debussy, Maurice Ravel,Snow Beard, Tim Coenen, Lara Barsacq, Gaël Santisteva
Régie générale : Emma Laroche
Administration & production : Myriam Chekhemani
Communication & diffusion : Quentin Legrand - Rue Branly
Production : Gilbert & Stock
Coproduction : Charleroi danse - Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Les Brigittines (BE)
Résidences de création : Charleroi danse - Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Les Brigittines, Grand Studio, Le Théâtre de Liège (BE) et Honolulu, Nantes (FR)
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles — Service de la danse, Wallonie-Bruxelles International, Grand Studio et Le Réseau Grand Luxe
Lara Barsacq est accueillie en compagnonnage au Théâtre de Liège (2024-2028) et en résidence à la Cité musicale-Metz (2024-2026).
Photos © Stanislav Dobak
Figure provocante des Ballets russes, pionnière de la performance, mécène, c'est elle qui a commandé à Ravel son Boléro. Lara Barsacq, danseuse et chorégraphe, lui a consacré un spectacle, "Ida don’t cry me love" [ ] : "Ida Rubinstein était une figure très provocante pour son époque, et je trouve que sa féminité assumée est très inspirante. C’est une femme qui prenait des risques, et qui, oui, était libre."
Ida Rubinstein, performeuse scandaleuse de la Belle Epoque, Camille Renard, France Culture, 19.10.2020La danseuse et chorégraphe Lara Barsacq se penche sur ses histoires de famille et c'est tout bonnement merveilleux. Elle est l'arrière-petite-nièce de Léon Bakst, peintre et costumier de la fameuse troupe des Ballets russes (1909-1929). Autant dire qu'elle est tatouée par les œuvres mirifiques et révolutionnaires de cette période, dont celles montrant Ida Rubinstein (1885-1960). [ ] Sous l'emprise de cette artiste frondeuse, Lara Barsacq a remué les archives et les souvenirs pour créer Ida Don't Cry Me Love. Un hommage qui fait décoller le temps et fusionner l'imaginaire d'hier et d'aujourd'hui.
Rosita Boisseau, Télérama, septembre 2020Léon Bakst était mon arrière-grand-oncle. [ ] Mon envie de danser est apparue quand j’étais enfant grâce à un poster qu’il y avait à la maison et à d’autres tableaux que j’avais pu voir de lui. [ ] Je me suis plongée dans les archives pour chercher des anecdotes, des récits, d’autres tableaux et en savoir plus sur les Ballets russes. Ça a été une révélation, j’ai trouvé une grande source d’inspiration ! [ ] Pour cette période en particulier, il y a très peu de films ou de traces visuelles à part des photos ou des peintures, ce qui invite à tout imaginer. Certaines personnes pourraient chercher à être les plus fidèles possible à l’œuvre ; pour ma part, c’est la solution de l’émancipation qui m’est apparue la plus inspirante.
Entretien de Lara Barsacq avec Marian Del Valle, NDD 77, 21.01.2020On en sort ému, persuadé d’avoir partagé un moment étonnant et hors-normes.
Reportage TV de la RTBF, Kiosk, 16.01.2020Le mérite de Lara Barsacq est d’attirer notre attention sur une figure marginale mais passionnante du début du XXè siècle et de nous la raconter avec amour, humour et raffinement esthétique. Elle nous entraîne dans un docu-danse de qualité esthétique supérieure. [ ] Lara Barsacq aime Ida et nous la fait aimer. ***
Christian Jade, RTBF, 08.12.2019À l’instar de l’art total que revendiquait son inspiratrice, ‘IDA don’t cry me love’ marie danse et jeu - y compris au sens le plus ludique, coffre aux trésors à l’appui -, chant et théâtre. Tissé de magnificence comme d’humilité, de grandiose et de trivial, le propos englobe humour et tendresse pour, à la profondeur des douleurs qui le traversent, allier une souveraine légèreté, et les accents puissants de la sororité.
Marie Baudet, La Libre Belgique, 02.12.2019Mêlant éléments historiques et arrangements personnels, [ ] Lara Barsacq invite au plateau deux autres danseuses à venir dialoguer avec cette histoire familiale et transgénérationnelle pour édifier à trois voix un fascinant manifeste féministe.
Wilson Le Personnic, Ma Culture, 28.11.2019'IDA don't cry me love' de Lara Barsacq est un spectacle performatif dans sa re-création d'événements historiques, et chorégraphique par l’utilisation d'éléments esthétiques et posturaux d'Ida Rubinstein. Il est entrelacé d’histoires personnelles et fictives farfelues, contées par des interprètes fun et touchantes- Lara Barsacq elle-même, Marta Capaccioli et Elisa Yvelin [ ]. Un résultat dynamique, créatif et poétique. Allez-y!
Lodie Kardouss, Pzazz.theater, 22.10.2019‘Ida don’t cry me love’ n’est pas une simple biographie de la danseuse. Les intermèdes de danse (grande et magnifique Marta Capaccioli sur la musique de Debussy) alternent avec des passages parlés où Lara Barsacq et Elisa Yvelin, tout en relatant la vie d’Ida, racontent aussi la leur. [ ] C’est touchant, drôle, dérangeant parfois.
Colombe Warin, Le Bruit de Bruxelles, 21.10.2019Accompagnée de Marta Capaccioli et Elisa Yvelin, [Lara Barsacq] livre un spectacle qui rejoint les revendications dʼart total dʼIda Rubinstein qui voulait mêler musique, chant, danse, théâtre… Il y a tout cela dans 'Ida donʼt cry me love' avec une bonne dose dʼhumour en plus. Lara Barsacq et ses deux complices racontent Ida et leur propre parcours comme si elles se confiaient à quelques intimes. [ ] Elles dansent aussi, avec un bel appétit. [ ] Elles chantent dans un savoureux mélange dʼinnocence et dʼironie légère. [ ] Une fois de plus, au cours de cette biennale, du chaos est née la beauté.
Jean-Marie Wynants, Le Soir, 21.10.2019Fascinée par ce personnage atypique, la chorégraphe Lara Barsacq a consacré un spectacle touchant à [Ida Rubinstein], un patchwork documenté mêlant danse et performance, archives et fiction. En levant le voile sur cette femme qui était la Salomé ultime, les trois danseuses révèlent une partie de leurs pertes et créent un hymne à la féminité.
Gilles Bechet, BRUZZ, 16.10.2019Une performance menée à trois (avec Marta Capaccioli et Elisa Yvelin) avec générosité et aplomb. [ ] Loin des parfums de naphtaline, cet IDA insuffle une belle vie à ce fantôme, qui se hisse ainsi aux côtés des grandes héroïnes que la danseuse incarna, Cléopâtre, Shéhérazade ou Jeanne d'Arc.
Estelle Spoto, “Sur les pas d’Ida”, Focus-Le Vif, 10.10.2019Le filet de l’histoire officielle de la danse a de gros trous. Ils sont nombreux à passer au travers. En particulier, les femmes. Heureusement, depuis quelques années, une nouvelle génération d’artistes se passionne pour le passé en accordant une attention aussi rigoureuse qu’amoureuse à des personnalités plus ou moins tombées dans les oubliettes de la mémoire. [ ] Ce fil historique personnel et artistique porte aussi le spectacle Lost in Ballets Russes, conçu par Lara Barsacq, en lien avec son arrière-grand-oncle, le peintre Léon Bakst. Sur fond de ses toiles, elle se glisse dans les gestes de Vaslav Nijinski et d’Ida Rubinstein pour laquelle Maurice Ravel créa Boléro, en 1928. Celle qui, enfant, rêvait sur un poster d’Ida, a fait d’elle son héroïne : « Elle est une source d’inspiration énorme. C’était une féministe qui prenait des risques, se dénudait en 1909 ! Je décale ce qu’elle a fait, j’ose y toucher pour lui redonner une place dans l’histoire. » Lara Barsacq finalise actuellement un trio intitulé IDA Don’t Cry Me Love.
Rosita Boisseau, Le Monde, 20.06.2019
Upcoming
11.01.2025, Metz (FR)
Cité musicale-Metz
Past
23.05.2024, Leuven (BE)
STUK Arts Center
06.12.2023, Carros (FR)
Festival de danse de Cannes, Forum Jacques Prévert